Le hand, c’est un « sportacle » ! (sport – spectacle)

par clémentine chantrier

Si le football occupe aujourd’hui le devant de la scène médiatique sportive, il risque de faire face à l’émergence de certains sports dans les années à venir. En grand développement, le handball en fait partie.

Mieux perçu que le foot, plus compréhensible que le rugby, le handball est spectaculaire. Très loin des 0-0 entre Guingamp et Bastia et des matchs à pénalités entre Brive et La Rochelle, le hand est sans doute la discipline qui offre le plus de spectacle à ses observateurs. A l’image du basket, les actions s’enchaînent, les buts se succèdent. En plus, le handball est sans doute le sport qui offre le meilleur compromis puissance – finesse technique. Un petit chabala, un joli kung-fu ou une roucoulette, dieu, que c’est beau à voir ! Et honnêtement, c’est tout de même valorisant de se dire que la France est la meilleure nation du monde dans ce sport. À l’approche de chaque tournoi majeur, le pays entier est réuni dans un consensus autour de nos Experts chéris, ces véritables Golgoths s’emplâtrant sur d’autres Golgoths jusqu’à ce que l’un d’entre eux parvienne à extraire son bras monstrueux de la mêlée pour décocher un missile.

Mais le meilleur au hand, ça reste quand même d’allumer un gardien de but kamikaze. La première question qui nous vient alors à l’esprit, c’est : pourquoi ? Pourquoi cet être humain accepte-t-il de se faire mitrailler pendant 60 minutes ? A l’école, c’est souvent le plus nul qu’on installe dans les cages. Au hand, il faut en plus qu’il souffre d’un dédoublement de la personnalité. Et même là, il faut du courage pour ne pas quitter les buts en courant. Précisons qu’au haut-niveau, le gardien doit arrêter des ballons lancés à la vitesse de 130 km/h. A titre de comparaison, c’est la vitesse d’une voiture sur l’autoroute (respectant les limitations il va sans dire), celle que doit atteindre la DeLorean pour voyager dans le temps (Retour vers le futur les jeunes, révisez vos classiques)…

Si les gardiens reconnaissent qu’ils sont un peu masos, tous assurent surtout qu’à force de prendre des coups, on ne les sent presque plus ; que bien concentrés dans leur match, tout muscle bandé, la douleur et la peur d’avoir mal disparaissent. Et puis il y a le moment où il arrête un ballon, son visage se transforme alors en un masque terrifiant, il se met à pousser des hurlements tout en fixant son adversaire, le banc de touche ou le public. Ces cris sont l’expression d’un relâchement après une concentration longue et intense. Et certaines fois, ils sont poussés volontairement pour perturber l’adversaire.

On dit souvent qu’il faut être un peu dingue pour devenir gardien de hand. Tous les gardiens aiment ce poste de soliste dans un sport collectif, un des plus passionnants du sport moderne, parce qu’il est décisif et exposé. On dit que ce rôle est tellement important qu’il représente 40% de la force d’une équipe. La France peut d’ailleurs en témoigner, les performances exceptionnelles de Thierry Omeyer, le meilleur gardien de tous les temps selon la fédération internationale excusez du peu, nous ayant permis de glaner avec les Costauds, les Experts puis les Indestructibles 2 couronnes olympiques, 3 titres de champions du monde et 3 de champion d’Europe. Chapeau bas !